Bayrou provoque un début de crise au PS
DSK et Fabius s'affrontent sur la stratégie à adopter face au candidat centriste.
DSK sur le banc des accusés. Hier, au bureau national, la discussion a
été vive. C'est Laurent Fabius qui a ouvert les hostilités. Depuis des
semaines, les fabiusiens soupçonnent l'ancien ministre de l'Économie de
préparer la « troisième force », c'est-à-dire une alliance de la gauche
et du centre. Jusqu'à présent, les accusations se chuchotaient dans les
couloirs. Mais hier, Laurent Fabius, soutenu par Henri Emmanuelli, a
directement et publiquement accusé Dominique Strauss-Kahn, qui, dans un
entretien au Monde
la semaine dernière, avait estimé que François Bayrou pouvait rejoindre
le « pacte présidentiel » de Ségolène Royal entre les deux tours. « Cela fera une belle majorité pour battre Sarkozy et pour changer la France », avait estimé DSK. Cette éventualité a fait bondir Fabius.
Le positionnement du candidat Bayrou et sa montée dans les sondages
n'en finit donc plus de troubler le PS. Et pas seulement lui. « Je souhaite voir Ségolène Royal gagner l'élection et constituer une coalition PS-UDF-écologistes », a réaffirmé hier Daniel Cohn-Bendit dans une tribune publiée par La Croix. Mais il ajoute : « Une
telle alliance reste tout à fait pertinente dans l'hypothèse où
François Bayrou serait élu au second tour face à Nicolas Sarkozy. » Car, pour lui, « François Bayrou défend un programme libéral-social » et « Ségolène Royal porte un programme social-libéral ».