Bayrou fait un tabac en banlieue
À Saint-Denis, le candidat centriste s'est démarqué de Nicolas Sarkozy sur le thème de l'immigration.
« BAYROU président, Bayrou président. »
Hier, à Saint-Denis, au coeur du « 9-3 », François Bayrou a reçu un
véritable accueil de rock star, après avoir pris le RER à la Gare du
Nord, à Paris, dans une cohue indescriptible. Même effervescence dans
la rue piétonne de Saint-Denis, qui conduit à la basilique où sont
enterrés les rois de France. Les Dyonisiens de tous âges et de toutes
origines se pressent autour de lui, l'applaudissent, l'interrogent sur
l'immigration, l'égalité des chances, l'Afrique.
Désormais, beaucoup ne s'adressent plus à lui comme à un petit candidat
sympathique, mais comme à quelqu'un qui, à leurs yeux, a désormais des
chances d'être le prochain président de la République.
Cette journée en Seine-Saint-Denis, à Saint-Denis, Épinay-sur-Seine,
Rosny puis Drancy, marque-t-elle une nouvelle étape dans la campagne du
président de l'UDF, qui poursuit sa percée dans les sondages ? Il y a,
en tout cas, « un vrai phénomène entre l'homme François Bayrou et le peuple », observe le député UDF de Nice, Rudy Salles. Le député-maire de Drancy, Jean-Christophe Lagarde, est confiant : « Ça ne s'arrêtera pas. »
« Lui, au moins, il vient nous voir », « Monsieur le
président, on n'attend que vous », « bonne chance », « il est mieux
qu'à la télé », « ne nous oubliez pas quand vous serez à l'Élysée ».
À Saint-Denis, vieille municipalité communiste, François Bayrou a
engrangé les témoignages de sympathie et les encouragements. « La chaleur avec laquelle ils manifestent leur confiance est émouvante et im-pressionnante », confiait le candidat, qui assure que, malgré les sondages, il va savoir garder « la tête froide ». « Nous sommes là pour le lui rappeler », ajoutait sa directrice de campagne, Marielle de Sarnez.
François Bayrou en profite pour dénoncer une fois de plus la
proposition de Nicolas Sarkozy de créer « un ministère de l'Immigration
et de l'Identité nationale ».