Incarner un vote nouveau : protestataire mais de gouvernement
Le président de l'UDF « mobilise extraordinairement bien au centre et parvient à déborder à droite et à gauche, à parité, à hauteur de 3 points »,
explique Gaël Sliman, le directeur adjoint de BVA Opinion. La barre des
20 % n'est pas seulement symbolique. Elle peut aussi avoir un effet
dynamique contre les appels au vote utile.
« A ce niveau, François Bayrou n'est plus le troisième homme, mais un deuxième possible, concède Jérôme Fourquet, directeur adjoint du département opinion publique à l'institut Ifop. Plus il prend de l'assise, plus il est audible et plus il est crédible. »
D'autant plus crédible, d'ailleurs, qu'il bat Nicolas Sarkozy comme Ségolène Royal, dans les sondages, dans un éventuel second tour. Le candidat du centre, qui progresse dans toutes les catégories sociales (avec toujours une surreprésentation des CSP+), est en fait parvenu à incarner un vote nouveau : protestataire mais de gouvernement. A la fois transgressif - contre le clivage droite-gauche - et raisonnable. Lui ne fait pas de promesses mirobolantes, martelant qu'il n'y a « pas de baguette magique ».