Simone Veil ne correspond plus à sa légende, dit François Bayrou

François Bayrou a estimé dimanche que Simone Veil ne correspondait plus à sa "légende" tandis que son porte-parole suggérait à l'ancienne ministre d'arrêter la politique.

"C'est vrai que Simone Veil qui cautionne Nicolas Sarkozy à un ministère de l'Identité nationale, ça paraît un peu antinomique. Il y a des fois où des carrières politiques doivent s'arrêter plus tôt", a déclaré Jean-Christophe Lagarde, porte-parole de François Bayrou sur Canal+.

Simone Veil, figure française du centre-droit, a apporté son soutien au candidat de l'UMP tout en disant à l'hebdomadaire Marianne ne pas apprécier le projet de ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale de celui-ci.

"Je ne sais pas comment les gens évoluent avec le temps. Je n'ai pas discuté avec Simone Veil depuis dix ans ou douze ans. C'est une femme que je respecte, dont je respecte l'histoire et le chemin, j'allais dire dont je respecte la légende", a répondu le candidat centriste sur France Inter.

"Quelquefois, les gens ne ressemblent pas à leur légende au fur et à mesure que le temps passe", a-t-il ajouté.

"C'est pour moi tristesse et c'est tristesse encore plus pour elle de se retrouver où elle se trouve malgré les évolutions et les déclarations récentes de Nicolas Sarkozy", a encore déclaré le candidat et président de l'UDF.

"Il y a des millions de Français qui ne reconnaissent pas leur Simone Veil dans tout cela", a-t-il assuré.

François Bayrou avait été le directeur de campagne de Simone Veil pour les élections européennes de 1989. Leur différend remonterait à cette époque.

"Pour beaucoup de gens, Simone Veil c'est une référence, quelqu'un dont on devait attendre de la générosité, de l'ouverture, de la compréhension", a-t-il renchéri à son arrivée au Salon de l'Etudiant à Paris.

"Alors, de la voir ainsi plongée dans une démarche partisane, envoyée en mission pour "flinguer", comme ils disent, ça ne correspond pas à l'image que je me faisais, que je me fais toujours de cette femme", a ajouté François Bayrou.