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Francois Bayrou
2 mars 2007

Envoyé Spécial : Bayrou, Sous le signe de l'amour

Si l’on ne connaissait pas encore François Bayrou, ce reportage d’Envoyé spécial nous a permis de pénétrer –un peu- son univers. De comprendre pourquoi, jusqu’où, et comment il compte parvenir à la plus haute marche. Avec qui. Sur quelles lignes. François Bayrou, rebelle ou centriste ? Amoureux, plutôt.

 

Il en est convaincu, le "cabourut", ainsi qu’il le dit sur Europe 1 un jour. Il sera président de la République. Il le dira chez Arlette Chabot dans A vous de juger sur la même chaîne qu’ Envoyé spécial. Jean-Pierre Elkabach se montre sceptique à son égard, mais transparaît ce que l’on ne soupçonnait pas forcément : le respect. Un respect qu’il a su imposer dans l’univers politique français. Quand les caméras n’étaient pas encore à ses trousses, il prenait le temps de parler, de poser des questions. De mener une campagne dans laquelle il ne peut rivaliser avec ses adversaires politiques, en terme d’organisation, de fonds mais une campagne qui ne manquera jamais de fond.

C‘est justement ce qu’on essayé de montrer Emilie Lançon, Frédéric Bazille et Isabelle Tartakovski, les auteurs de ce parcours filmé. Ils l’ont suivi à Brest, à Clermont-Ferrand, à Paris, sur les ponts de la Seine. Dans son bureau, rue de l’Université. Entouré de ses "bédouins". Des hommes et des femmes qui n’ont jamais failli quand l’horizon était bouché. En 1998, rappelle—t-on dans un bref retour en arrière sur sa carrière, il devient président de la formation du centre. Après avoir essuyé quelques échecs au ministère de l’Education nationale, dont il tirera la leçon que ce sont le dialogue et le parler-vrai qui fonctionnent, plus que l’affrontement. Un affrontement qu’il ne refuse pourtant pas, en 2002, lorsqu’il se retrouve à Toulouse devant sept mille militants de la future UMP pour leur dire qu’il ne les suivra pas. Ils ne seront pas nombreux, ceux, les bédouins, qui marcheront dans sa trace.

Cinq années de désert. On les voit, s’interrogeant sur leur avenir. Et François Bayrou de les rassurer. Lui ne doute pas. De rien. Il insiste pour être filmé sur son tracteur. Une image qui aurait pu paraître ridicule et qui a forgé sa solidité. Sa stature d’homme d’Etat. Que son professeur de théâtre a repérée lors de sa bataille contre lui-même, contre son bégaiement. Son corps s’est mis en paix, il a apaisé ses colères pour accompagner une parole qui ne venait pas. Sa femme, Elisabeth, qu’on ne voit jamais, qui se montre un peu plus, craintive, haïssant les caméras, l’aide dans cette lutte. Il l’appelle après son émission d’Europe 1.

Il appelle ses fils, ses filles. Qui vivent leur vie et ne sont pas obligatoirement pendus au cou de leur père. Libres. C’est ainsi qu’ils les aiment. Ainsi aussi qu’il pense qu’eux aiment le voir : libre. Imposant aux autres ce qu’il croit être bon pour la Nation. Jamais pris aux vents des modes. Prisonnier de l’argent et du pouvoir à tout prix, jamais. Daniel Cohn-Bendit a beau essayer de décrypter une place de premier ministre dans cette stratégie, en est-il si sûr en le disant, Dany qu’il a appris à connaître sur les bancs du Parlement européen. Cette force, cette foi en lui, elle est confortée par "Marielle". Marielle de Sarnez concède avec de la retenue quelques infléchissements sur la politique de "François", notamment sur le Pacs, mais n’en dira pas plus.

Trente ans qu'ils se connaissent. Quinze qu'ils ont lié leur destin politique. Sa directrice de campagne, députée européenne, s’attache à faire fonctionner la petite boutique, cet endroit atypique qu’est le siège de la campagne de François Bayrou. Qui s’entoure de quelques conseillers. Pierre-Emmanuel Portheret est de ceux-là, qui veille à l’agenda chargé du futur président de la République. Discret, effacé, comme tous les collaborateurs de François Bayrou. Son photographe, jamais très loin, Antonin, ses gardes du corps, le connaissent sur le bout des doigts. Tous, à leur manière, tracent leur sillon, traînant derrière eux les anciennes charrues qui se muent en tracteurs modernes, climatisés et spacieux, à mesure que la campagne prend des allures de mouvement tellurique.

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