Le lien social au centre de la République
François Bayrou était le rédacteur en chef du Grand Journal sur Canal Plus. L’émission de ce soir lui ressemblait puisque les invités l’ont tous été par ses soins. Des représentants de l’association Zy’Va à Cindy Sheehan, sans oublier Jean de Condé, président du collectif "pauvreté précarité", le rapport à la solidarité fut le thème central de cette émission. Les intervenants, par leurs activités, ont ainsi relayé l’intérêt du candidat à la présidentielle sur cette question de l’entraide et du lien social, notamment à travers la question de l’éducation.
François Bayrou n’a pas manqué de rappeler que demain à Bordeaux, il entamera la déclinaison
de son programme. Le premier axe sur les cinq à venir qu’il développera en public portera sur
le volet social.
Il s’est démarqué de Nicolas Sarkozy, qui se présente, sur le tard, comme un
rassembleur. Contrairement à ce dernier, François Bayrou propose de rassembler au moment des
élections et ne prétend pas prendre le pouvoir seul pour discuter après s’il faut ou non
rassembler des compétences provenant de diverses horizons politiques.
L’émission étant ponctuée de reportages et d’un "zapping", au moment où
l’on passe une intervention du candidat UMP face à des citoyens au cours d’une émission
de TF1 du 5 février, François Bayrou dénonce ce comportement qui consiste à toujours se rapporter
aux origines des gens, à leur religions, leur rites, et à les stigmatiser alors qu’ils se
sont intégrés et sont présents depuis des générations sur le sol Français.
Un autre des invités de François Bayrou, Jean de Condé, président de l’association
"pauvreté précarité", dans la lignée d’un abbé Pierre, moins célèbre, agit auprès des plus
défavorisés. Le candidat à la présidentielle profite de sa présence pour évoquer le problème de
"l’absence d’État là où cela va mal". Il parle également du manque d’attention,
de "regard" de la société à l’égard des plus démunis. Pour lui, il est essentiel que
l’État soit "prêt" de ces associations, de ces bénévoles, qu’il accompagne leurs
actions. Cela serait bien plus efficace que de grandes mesures d’ensemble, trop abstraites. A
titre d’exemple, Jean de Condé avait évoqué lors d’une précédente rencontre qu’il
lui faudrait une centaine de milliers d’euros pour "finir l’année tranquillement".
Dans la partie du Grand Journal consacrée à la culture, François Bayrou en profite pour
présenter le livre ("Peace Mom") et le combat de Cindy Sheehan, une de ses invités, mère de Casey,
vingt-quatre ans, tué en Irak par une milice chiite, en avril 2004 à Sadr City, un faubourg de
Bagdad. Elle milite activement depuis pour la fin de la guerre en Irak et elle est soutenue par des
citoyens et des personnalités américaines désormais. François Bayrou confirme l’idée
qu’il avait alors défendue en s’opposant à cette entrée en conflit. La France a eu une
attitude "parfaitement juste", et il faut "résister à des choses lourdes" lorsque qu’on est
chef d’État, a-t-il défendu.
Le candidat à la présidentielle a rappelé qu’il projetait d’axer sa politique sur
l’éducation et de faire des économies sur les dépenses inutiles telles que
l’administration de papier.
Après avoir rappelé certaines de ses valeurs, comme son rapport à la terre, acquises au cours
de son expérience dans l’exploitation familiale, il donne son avis sur l’émission
récente où Nicolas Sarkozy s’est retrouvé face au public. "J’aimerais qu’elle
[émission] soit plus ouverte et moins préparée". Ce qui laisse entendre que ce genre de rencontre
laisse peu de place à la spontanéité des uns et des autres.
Face à Jean-Michel Aphatie, François Bayrou confirme son attachement à la province et défend
cela face à l’idée d’une surexposition parisienne. En conséquence, il ne faut pas
minorer l’importance de la presse régionale à laquelle il tient.
Enfin, il dénonce ce que Jean-Michel Aphatie défend souvent : le bipartisme – "deux
partis derrière lesquels on trouve les mêmes enjeux" - et la nécessité de son dépassement.
François Bayrou est un républicain, pas un homme de parti.
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